L’Institut du Bon Pasteur est un institut sacerdotal, une « Société de Vie Apostolique » de droit pontifical, qui dépend donc directement du Saint-Siège, à travers la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sous la responsabilité de la Commission Ecclesia Dei.

L’IBP est donc pleinement catholique, et son charisme propre est totalement reconnu et encouragé par le Saint-Siège. Ses prêtres travaillent dans de nombreux diocèses à travers le monde, au service et sous l’autorité des évêques diocésains, ceux-ci s’engageant en retour à respecter le charisme propre et l’identité spirituelle des membres de l’IBP.

Les prêtres de l’IBP peuvent ainsi mettre au service de nombreux fidèles les trésors de la tradition liturgique et doctrinale de l’Eglise, et travailler paisiblement, sous l’autorité des pasteurs légitimes, à la diffusion et à la défense de la Tradition, qui est un trésor commun pour toute l’Eglise.

La richesse de la Tradition catholique permet aux prêtres de l’IBP d’offrir aux évêques diocésains de nombreux et divers services pastoraux, selon les nécessités locales.

Certains prêtres de l’IBP accomplissent leur ministère directement au service du Saint-Siège, à Rome : l’un est secrétaire d’un cardinal, un autre est professeur dans une Université Pontificale.

Le plus souvent, les prêtres de l’IBP reçoivent, dans les diocèses où ils sont appelés, la charge pastorale (en tant qu’aumôniers ou chapelains) des fidèles liés à la forme traditionnelle du rite romain. Ils peuvent aussi recevoir une charge pastorale de curé (pour une paroisse personnelle, comme dans la paroisse Saint-Eloi, à Bordeaux, maison-mère de l’Institut), ou de vicaire (dans une paroisse territoriale).

D’autres prêtres, enfin, ont reçu différentes charges diocésaines compatibles avec leur charisme : aumônier d’hôpital, de collège ou d’école, etc…

Comme le déclarait à la paroisse Saint-Eloi de Bordeaux le cardinal Castrillón Hoyos en septembre 2007, les instituts dépendant de la Commission Ecclesia Dei sont bel et bien « spécialisés » pour la vie liturgique traditionnelle, au service des fidèles et au sein des diocèses. Ce choix liturgique détermine donc leur identité commune, chacune d’elle se distinguant par ailleurs des autres. Ainsi, appartenant au « genre » des communautés Ecclesia Dei, l’IBP se distingue par une différence spécifique qu’il convient de ne pas gommer.

C’est d’abord dans le décret d’érection, dans les constitutions, puis par l’histoire de la fondation d’un institut particulier qu’on trouve la trace, voire la définition de son caractère propre. En particulier, la spécificité liturgique et pastorale de l’IBP est connue, marquée dans ses textes fondateurs : « Le rite propre de l’Institut [du Bon Pasteur], dans tous ses actes liturgiques, est le rite romain traditionnel », (Statuts de L’IBP, I, § 2). Cet usage liturgique, qui constitue un véritable droit propre (antérieur ici au droit généralisé promulgué par Benoît XVI le 07/07/2007 dans le Motu proprio Summorum Pontificum), est précisé pour l’IBP et pour chacun de ses membres par un pouvoir de célébrer cette liturgie « comme leur rite propre », selon les termes exacts du décret d’érection, rédigé et signé par le Saint Siège le 8 septembre 2006.

Le charisme propre de l’IBP inclut donc le droit de l’usage unique de la forme traditionnelle du rite romain, dite « extraordinaire », et la découverte de la beauté de ce patrimoine liturgique grégorien, proposée au service des paroisses, des écoles, etc., sans mélange ni juxtaposition des deux formes (pour les membres de l’institut). 

Pour aller plus loin :  

* Le charisme liturgique de l’Institut du Bon Pasteur dans le droit de l’Eglise

Il est indéniable que Vatican II pose à l’Église les questions essentielles de la modernité : la conscience, la liberté religieuse, la vérité, la raison et la foi, l’unité naturelle ou surnaturelle du genre humain, la violence et le dialogue avec les cultures, la grâce et l’attente des humains, etc. On ne peut aujourd’hui se contenter des réponses d’hier qui doivent prendre en compte les nouvelles problématiques. Mais le Concile date de 1965 et il n’est plus aujourd’hui un discours clôt sur lui-même. Nous le reconnaissons pour ce qu’il est : un concile œcuménique relevant du magistère authentique, mais non infaillible en tout point et, en raison même de ses nouveautés, en butte à certaines difficultés dans sa continuité avec l’Évangile et la Tradition.

Nous voulons donc participer de façon constructive à un travail critique sur certains thèmes développés pendant et après le Concile Vatican II. Ce débat, ouvert au sein de l’Église par le pape Benoit XVI, porte sur les points de discontinuité doctrinale posés par le concile Vatican II, et sujets à caution. C’est le sens de la formule d’engagement qu’ont signée les fondateurs de l’IBP : « À propos de certains points enseignés par le concile Vatican II ou concernant les réformes postérieures de la liturgie et du droit, et qui nous paraissent difficilement conciliable avec la Tradition, nous nous engageons à avoir une attitude positive d’étude et de communication avec le Siège apostolique en évitant toute polémique. Cette attitude d’études veut participer, par une critique sérieuse et constructive, à la préparation d’une interprétation authentique de la part du Saint Siège de ces points de l’enseignement de Vatican II ».

Pour aller plus loin : 

* Interview de M. l'abbé Christophe Héry : Qu’est-ce qu’une “critique constructive” du Concile Vatican II ?

* Colloque “Quelle pastorale cinquante ans après Vatican II ?”

Nous nous livrons donc, autant que nous le pouvons avec nos faibles moyens, à ce travail titanesque – tant par son ampleur que par ses enjeux doctrinaux et spirituels – et à peine commencé, de différentes façons :

D’abord, en formant des prêtres qui mettent en œuvre une pastorale véritablement traditionnelle, c’est-à-dire héritière du passé et ouverte sur le monde moderne : il ne s’agit pas pour nous de rester figés dans des attitudes, mais bien de mettre les ressources de notre héritage catholique commun au service d’une évangélisation efficace donc lucide.

Ensuite, en encourageant au maximum nos prêtres à poursuivre des études universitaires, dans tous les domaines liés aux sciences ecclésiastiques : théologie, philosophie, histoire, droit canonique, etc… Ainsi, près de la moitié de nos jeunes prêtres ont déjà obtenu ou sont en train d’obtenir un diplôme, dans des universités catholiques ou publiques. C’est là le gage d’un travail sérieux et argumenté, s’il veut être efficace et profond.

De plus, nous organisons des sessions de travail et d’échange avec d’autres interlocuteurs, spécialistes, universitaires, ou érudits. Ainsi, plusieurs symposiums ont déjà été organisés par l’IBP, dès sa fondation, et de façon régulière ensuite, aussi bien pour la formation interne de ses prêtres que pour la diffusion auprès des fidèles.

Enfin, plusieurs de nos prêtres ont publié différents ouvrages, sur différents thèmes de recherche ou d’actualité, et nous encourageons le plus possible la poursuite de ces publications.